Supprimer des lits hospitaliers : inconcevable

Supprimer des lits hospitaliers : inconcevable

Trop de lits dans les hôpitaux bruxellois ? C'est ce qu'affirme le fédéral. Mais pour accueillir la patientèle réelle, il en faudrait davantage.

La 6e Réforme est une réalité complexe pour les institutions… et, une réalité douloureuse pour les entités fédérées de ce pays. Au-delà d’un transfert de compétences, il s’agit d’un transfert de coûts.

Et pour cause, le budget des infrastructures hospitalières à la Cocom est en déficit de 9,6 millions pour cette année. De par un mauvais calcul lors de la rédaction de la loi spéciale de financement, le déficit devrait encore s’alourdir. D'autant plus que la démographie bruxelloise très jeune mais aussi très pauvre va entraîner des besoins en santé supplémentaires.

Mille-feuille institutionnel

Avec la 6ème Réforme, la programmation des hôpitaux est restée fédérale, l'agrément est devenu communautaire, le financement est resté fédéral et les infrastructures sont devenues communautaires. Difficile de faire cohérent et simple !

En 10 ans, la Région bruxelloise a investi près de 210 millions d'euros dans les infrastructures hospitalières et y ajoutera encore 50 millions d’euros par an. L'effort devra être maintenu malgré les difficultés que Bruxelles, à l'instar des autres entités politiques, rencontre à l'égard des règles européennes de comptabilisation de la dette. 

Une patientèle non-bruxelloise

L’idée de fermer 1.000 lits dans la Capitale paraît particulièrement illusoire. La population de Bruxelles compte 1,180 million d'habitants et génère théoriquement 6.351 lits généraux. Pourtant, si la capacité d’accueil de tous les hôpitaux présents sur le territoire bruxellois est totalisée, Bruxelles compte 6.820 lits agréés. La programmation théorique calculée sur la population est dépassée. Certes ! Mais nous sommes loin des 1.000 lits en trop. Autre évidence : 30 à 40% des patients pris en charge dans les hôpitaux bruxellois n'y résident pas. Si cette patientèle est prise en compte, la Région devrait compter 8.447 lits agréés au lieu de 6.820.

Le Fédéral entend réduire drastiquement la capacité d'accueil des hôpitaux bruxellois, mais cela ne peut pas se faire sans porter atteinte à la qualité des soins de santé. Les économies réalisées doivent être réinjectées, dès maintenant, dans les formes alternatives de prise en charge.

Une réforme du paysage des soins de santé permettra de mieux garantir le droit de chaque citoyen à des prestations de soins accessibles et de qualité. Rendez-vous en 2017.