La formation : une seconde chance pour les jeunes peu qualifiés?

La formation : une seconde chance pour les jeunes peu qualifiés?

 

De nombreux jeunes bruxellois sortent du système éducatif avec peu (ou pas) de diplôme. Parmi eux, beaucoup ne parviennent pas à s’insérer sur le marché de l’emploi. Dans ce contexte particulier, les Brussels Studies se penchent sur la question de l’impact de la formation qualifiante.

A Bruxelles, un trop grand nombre de jeunes termine le cycle scolaire sans qualification suffisante. Selon les données d’Actiris, 57,3% des jeunes inscrits comme chercheurs d'emploi n'ont pas de diplôme d'humanité supérieur.  

Or, Bruxelles concentre de plus en plus de postes hautement qualifiés alors qu’une frange importante de la population bruxelloise est caractérisée par de faibles niveaux de qualification. De plus, la diminution du nombre d’emploi à faible qualification, notamment dans l’industrie, s’amplifie.

Dans ce contexte bruxellois particulier, l’acquisition d’une qualification via la formation professionnelle est-elle un élément clé de l’insertion ?

C’est la question que se sont posées les Brussels Studies.

De manière générale, le dispositif de formation professionnelle bruxellois francophone améliore très significativement les chances d’insertion  sur le marché de l’emploi : 36% au lieu de 16% pour ceux qui ne suivent pas de formation qualifiante.

Mais les auteurs soulignent deux limites importantes à cet impact positif :

  • Ils ont mis en évidence des décrochages importants au sein du parcours de formation qui se traduisent ensuite par un enlisement dans le chômage aussi important que ceux qui n’ont pas suivi de formation... 
     
  • Quand des chercheurs d’emploi bénéficient d’une formation qualifiante (particulièrement les jeunes), l’impact en termes de « seconde chance » qui pourrait en résulter est cependant atténué par le parcours antérieur du jeune : le fait d’avoir obtenu ou pas un diplôme dans l’enseignement avant la formation professionnelle reste fort déterminant pour obtenir un emploi. Selon les auteurs, ceci s’explique par l’attention porté par les employeurs qui reste très élevée par rapport au diplôme obtenu.  

«Cette étude est un bon départ pour s’interroger sur l’impact de la formation. Néanmoins, il manque un certain nombre de facteurs pour avoir une idée claire. En effet, l’organisation, la longueur, la pertinence et l’attractivité du parcours de formation et des formations elles-mêmes ne sont pas suffisamment interrogées, tout comme les pratiques de recrutement des employeurs. Ce serait intéressant de les analyser pour approfondir les résultats et mieux cibler les actions à mener», conclut le Ministre Didier Gosuin