Double Diagnostic : une double peine pour les patients
Double Diagnostic : une double peine pour les patients
Le Conseil Supérieur de la Santé vient de rendre son avis sur les besoins en matière de double diagnostic en Belgique. Le double diagnostic est l'expression employée lorsqu'une personne présente à la fois un trouble de santé mentale et un retard mental (déficience intellectuelle). Cet avis renforce le constat actuel : malgré toutes les mesures déjà prises pour améliorer l’accueil, l’encadrement et le suivi des personnes touchées par un « double diagnostic », celles-ci ont encore et toujours beaucoup de difficultés à trouver une offre de service qui répond à leurs besoins.
Outre le manque criant de structures d’hébergement pour les patients au double diagnostic en Belgique et surtout à Bruxelles, le Conseil Supérieur de la Santé a formulé 3 grandes recommandations :
- La nécessaire amélioration de l’accessibilité des services par la création de réseau garantissant un circuit de soins complet sur l’ensemble du territoire.
- L’amélioration de la formation du personnel de tous les services.
- La création de places spécialisées pour les cas les plus complexes. Le Conseil Supérieur de la Santé insiste pour que cette troisième recommandation ne soit pas mise en place indépendamment des deux autres.
Par ailleurs, l’avis du CSS pointe également :
- La situation des détenus et des internés confrontés à la problématique du double diagnostic. Les études examinées par les experts indiquent que les internés concernés par cette problématique de santé ne bénéficient pas de prise en charge spécifique. Ils « attendent » bien souvent dans les annexes psychiatriques des prisons dépourvus des soins spécifiques dont ils auraient besoin.
- Pour les enfants, il est recommandé d’améliorer le travail en réseau, une continuité de prise en charge, les collaborations intersectorielles, un renforcement de l’offre de répit de même qu’un accent particulier sur un diagnostic le plus précis et le plus précoce possible.
Toutes ces recommandations confirment le constat qu’il est impératif d’agir. La Ministre Maggie De Block a d’ailleurs récemment dégagé 4,68 millions d’euros supplémentaires pour les soins et la prise en charge des patients présentant un double diagnostic. L’objectif : permettre aux réseaux de renforcer leurs hôpitaux ou leurs équipes mobiles.
« A Bruxelles, le renforcement des moyens permettra d’offrir une aide plus rapide et plus efficace aux patients concernés par la problématique du « double diagnostic ». Il permettra, d’une part, de renforcer tant le réseau adultes par 8 collaborateurs à temps plein que le réseau pour enfants et adolescents par 4 collaborateurs à temps plein. Et, d’autre part, les réseaux peuvent également affecter les ressources au renforcement de leurs équipes mobiles de manière à accompagner les patients à domicile ou dans l’institution où ils séjournent », explique Didier Gosuin