700 jeunes Bruxellois engagés dans l’alternance ne trouvent pas de patron : il faut agir !

700 jeunes Bruxellois engagés dans l’alternance ne trouvent pas de patron : il faut agir !

 

Monsieur l’Administrateur-délégué de la FEB, 

Cher Pieter Timmermans, 

Vous venez de lancer un appel à nous unir, entreprises, politiques, écoles, etc. pour réduire le chômage des jeunes de 25% d’ici la fin de la législature. Cet objectif, les mesures développées par nos Gouvernements respectifs contribuent déjà à le rencontrer.

Vous n’ignorez pas que, depuis un an, une dynamique nouvelle rassemble les différents responsables politiques régionaux et communautaires, les représentants des interlocuteurs sociaux, la formation et l’enseignement. Et ce, tout particulièrement sur une de vos propositions : la formation en alternance. Ce système de formation articulant pratique et théorie permet de mieux ajuster les compétences des jeunes aux besoins du monde du travail.  Ses performances de mise à l’emploi sont parmi les plus élevées. Jusqu’à plus de 80% des apprenants qui terminent leur formation trouvent un emploi.

Pour développer notre propos, de nombreux chantiers concrets ont été lancés par les entités fédérées, par le dialogue entre elles et en concertation avec l’ensemble des parties prenantes dont particulièrement les représentants patronaux : la nouvelle stratégie Duaal Leren en Werken, côté néerlandophone ; et de l’autre, la mise sur pied de l’Office francophone de la formation en alternance ainsi que le lancement du Contrat commun. De plus, valoriser les entreprises formatrices, simplifier les aides, mieux accompagner les jeunes dans l’entreprise comme dans la formation, etc. sont également des nouvelles mesures en cours de développement.

De nouveaux projets voient le jour, des intentions plus anciennes se concrétisent. Les Gouvernements prennent leurs responsabilités. Les opérateurs de terrain se mobilisent chaque jour avec l’objectif de faire fortement progresser l’alternance à l’échelle que l’on connaît en Allemagne, en Suisse ou, déjà en Belgique… en Communauté germanophone.

Mais comme vous l’avez dit, cher Pieter Timmermans, ce n’est qu’avec les employeurs que nous réussirons à rencontrer ce défi. Or pour le relever, il n’y a pas besoin d’attendre que toutes les réformes en cours produisent leurs effets. Dès aujourd’hui, il est possible pour les entreprises de s’engager plus fortement.

A Bruxelles, côté francophone, près de 4.400 jeunes se forment déjà en alternance dans les entreprises via la formation PME ou l’Enseignement (les CEFA)-. Mais par contre, au cours d’une année, on estime à près de 700 les jeunes prêts à s’engager dans l’alternance qui vont avoir des difficultés à trouver un patron pour démarrer ou pour poursuivre leur parcours, voire qui n’en trouveront jamais.

Ces jeunes préparés à devenir les talents dont les entreprises ont besoin cherchent des opportunités de formation dans la construction, la carrosserie, l’électricité, le commerce (dont le commerce international), l’hôtellerie, la restauration, le secteur informatique, l’aide aux personnes, l’esthétique, l’ébénisterie, la chocolaterie, etc.

De notre côté, nous sommes prêts à jouer concrètement les relais de ces demandes précises avec nos administrations.

Nous avons ouvert un dialogue sur ce plan avec les entreprises, leurs fédérations sectorielles et leur coupole régionale à Bruxelles, BECI. Comment pourraient-elles dès à présent aider ces 700 jeunes qui vont chercher des patrons-formateurs au cours de l’année qui vient ? Des fédérations d’employeurs ont déjà des projets de parrainage et d’accompagnement  qui vont mettre les réseaux patronaux à contribution pour ouvrir les portes de (futures) entreprises-formatrices. Nous souhaitons développer avec elles ce rôle de « facilitateur ».

Ce serait un premier pas, essentiel. Dans la foulée, nous voulons également construire, avec les interlocuteurs sociaux, les méthodes les plus efficaces de matching permanent entre les besoins des entreprises en personnels qualifiés et les projets professionnels de jeunes motivés à entrer en alternance.      

Tout le monde prône désormais l’alternance, il s’agit à présent de la mettre en œuvre ensemble ; pour passer du discours aux actes.

Joelle Milquet, Ministre de l’Education, de la Culture et de l’Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles

Didier Gosuin, Ministre bruxellois de l’Economie, de l’Emploi et de la Formation