Les maisons de repos : essentiel de prendre en compte l’entièreté des enjeux
Les maisons de repos : essentiel de prendre en compte l’entièreté des enjeux
Avec la 6e Réforme de l’Etat, le secteur des maisons de repos est intégralement communautarisé. Conséquence : les entités fédérées auront à supporter seules la croissance des besoins en soins et en hébergement des personnes âgées. Dans ce contexte, la problématique du secteur des maisons de repos fait partie intégrante du Plan Santé Bruxellois. La réflexion prend en compte les enjeux, les choix opérés sous l’ancienne législation, la complexité de gouvernance et la situation budgétaire des communautés et régions.
Suite à la 6e Réforme de l’Etat, le secteur des maisons de repos devient intégralement communautaire. Pour Didier Gosuin : « il est clair que des efforts sont à faire. Des défis nous attendent et sont de taille. Toutefois, il ne faut pas voir le transfert de la compétence soins aux personnes âgées et vieillissement démographique comme un inconvénient mais comme une opportunité de travailler ensemble dans un même but : assurer des soins et une vie décente à ses aînés».
Plusieurs défis attendent la Région bruxelloise :
- Faire correspondre les besoins et l’offre en maison de repos
A Bruxelles, l’évolution des plus de 80 ans reste relativement stable, ils représentent près de 4% des Bruxellois. En même temps, la législation précédente avait autorisé l’ouverture de maisons de repos privées, créant ainsi 2.600 places supplémentaires. Or, d’après les premières estimations, le nombre total de lits en maison de repos était suffisant.
Au vu du nombre de maisons de repos à ouvrir et du maintien de la population de +80 ans à Bruxelles, un point d’attention particulier sera mis dans la programmation de l’offre pour une plus grande efficacité.
- Dans la même optique, il est nécessaire de créer un équilibre entre le privé et le public.
Actuellement la répartition des lits entre les différents secteurs à Bruxelles est de :
- 25% des CPAS
- 12% du secteur privé ASBL
- 63% du secteur privé lucratif
Afin de rééquilibrer l’offre entre structures commerciales et publiques, Didier Gosuin souligne : « le Plan Santé Bruxellois soutiendra un plan d’investissement dans la rénovation et la (re)construction de maisons de repos et de soins publiques. L’objectif est d’atteindre, à terme, 30% des structures relevant du public. Mais ne nous leurrons pas, ce n’est pas avec le budget transféré que nous parviendrons à une parité entre le public et le privé. La législation précédente a laissé le secteur privé se développer sans pour autant avoir créer un cadre de régulation. En effet, contrairement à la Région Wallonne, la réglementation bruxelloise ne reprend pas de clé de répartition des lits entre les secteurs. Ce sera l’un de mes chantiers pour cette législature. »
- Enfin, une réflexion peut être lancée sur la complexité de gouvernance
Depuis la 6e Réforme de l’Etat, la compétence soins aux personnes âgées et vieillissement démographique est éclatée entre quatre Ministres. Outre, la distinction entre néerlandophone et francophone, une distinction est faite entre santé et aide aux personnes.
Pour Didier Gosuin, une réflexion doit être menée : « la compétence est éclatée, ce qui amène une complexité importante et une perte potentielle d’efficacité. On ne peut pas créer un Plan "Maison de Repos" sans prendre en compte l’entièreté des enjeux. »