La Région bruxelloise dresse une cartographie de ses médecins généralistes

La Région bruxelloise dresse une cartographie de ses médecins généralistes

Bruxelles, comme les autres régions du pays, n’est pas épargnée par le vieillissement de ses médecins généralistes. Et cela, alors que nous devons faire face à une population qui s’accroit et qui présente des particularités sociodémographiques qui peuvent fortement influencer le besoin et l’offre de soins de première ligne.

La situation bruxelloise n’est donc pas comparable à celle de la Flandre ou de la Wallonie. Elle se caractérise par : une forte croissance démographique ; une population jeune ; le fait qu’une grande partie de la population se trouve dans une situation de précarité ou de pauvreté ; le fait qu'une grande partie de la population soit de nationalité étrangère ; ainsi qu’un immobilier cher. En outre, il y a des réalités difficilement chiffrables, comme la forte présence d’étudiants koteurs, de touristes, etc. qui peuvent tous aussi avoir besoin de soins médicaux.

Enfin, nous constatons, en Région bruxelloise, une sous-consommation de la première ligne de soins puisque plus de 34% des Bruxellois n’ont pas de médecins généralistes attitrés contre seulement 17% en Flandre et en Wallonie.

Partant de ces constats, le développement d’un système de promotion de l’installation des médecins généralistes propre à Bruxelles semblait évident.

Mais avant, il convenait d’affiner la méthode de détermination des zones identifiées en pénurie. Une évaluation plus fine s’imposait donc avant de mettre en place des incitants permettant de rééquilibrer le paysage des médecins généralistes en Région bruxelloise.

C’est l’objectif de l’étude « Les médecins généralistes en Région bruxelloise : qui sont-ils, où pratiquent-ils et où se situent les potentielles pénuries ? » réalisée par l’Observatoire de la Santé et du Social.

Tendances

La spécificité de cette étude est qu’elle ne se contente pas de faire une photographie de l’offre mais croise celle-ci aux besoins en soins de la population bruxelloise quartier par quartier. L’objectif n’est pas seulement d’appliquer la norme fédérale de 9 médecins par 10 000 habitants pour déterminer s’il y a pénurie ou non mais de déterminer quels sont les quartiers qui par leurs structures d’âge ou socio-économique (plus de précarité) auraient davantage besoin de médecins généralistes.

Au total, 1.468 médecins généralistes étaient actifs en Région bruxelloise en 2017. Cela signifie environ 1 médecin généraliste pour 812 habitants et 1,23 médecin généraliste pour 1.000 habitants. Si nous ne nous concentrons que sur les médecins généralistes de moins de 70 ans, ce nombre est de 1,17 médecin généraliste pour 1 000 habitants. Près d’un médecin sur trois a entre 55 et 64 ans, ce qui signifie qu’un grand groupe de médecins partira à la retraite au cours des 10 prochaines années. Actuellement, environ la moitié (49 %) des médecins bruxellois travaillent dans une pratique de groupe.

Une pénurie de médecins généralistes à Bruxelles ?

La pénurie de médecins généralistes ne touche pas encore Bruxelles, mais elle guette dans certains quartiers et 486 médecins généralistes en plus seront nécessaires en 2027. Pour faire face à cette situation, il est indispensable de remettre le débat sur la table avec le Fédéral pour travailler ensemble de manière constructive.

Nous devons aussi continuer à promouvoir des mesures susceptibles d’attirer de jeunes médecins sur l’ensemble du territoire bruxellois, comme les primes Impulseo. L’objectif : répondre aux besoins des praticiens en termes de locaux adaptés, de localisation ou d’aide à la gestion de l’activité économique pratique.

+ d’infos

Lire l’étude ou en version plus courte.