Un quatrième opérateur va rendre difficile le maintien de la norme bruxelloise

Un quatrième opérateur va rendre difficile le maintien de la norme bruxelloise

L’optique du fédéral dans l’arrivée d’un nouvel opérateur mobile est purement consumériste pour le Ministre Didier Gosuin. « Le positionnement du Gouvernement fédéral sur ce dossier est à la fois négatif pour le secteur télécom, pour le déploiement optimal de la 5G et sur le plan environnemental. Les opérateurs télécoms en place nous disent que cette arrivée peut avoir un impact négatif sur les volumes d’investissement disponibles. Ceux-ci constituent d’ailleurs une bonne part du pacte d’investissement souhaité par Charles Michel… Ils disent aussi que cela peut entraîner des pertes d’emploi dans le secteur. Vrai ? Je n’en sais rien mais ce que je sais, c’est que la mesure aura un impact environnemental certain », affirme-t-il.

La Région bruxelloise ne peut se passer de la 5G sur les plans économique et social. Pour son développement, la norme de rayonnement va donc être remontée de 6v/m à 14,5 v/m. « Ce n’est pas pensable qu’une ville comme Bruxelles qui est à la pointe des nouvelles technologies ne s’inscrive pas dans cette évolution. Mais il est évident que l’arrivée d’un quatrième opérateur va rendre très difficile le maintien de cette norme. Il va manger la marge disponible, faire en sorte qu’on atteindra plus vite ce seuil de 14,5 v/m et fragilisera la position d’avant-garde de la Région bruxelloise en matière de norme GSM », explique le Ministre. Et l’efficacité de la 5G va s’en ressentir. « Cette situation insatisfaisante va nécessairement augmenter la pression des opérateurs sur le monde politique pour qu’il revoie encore la norme à la hausse. Mais il n’y a pas que la norme. L’arrivée d’un quatrième opérateur va aussi accroître le nombre d’antennes », ajoute-il.

Pour ne pas précipiter les choses, Didier Gosuin demande au gouvernement fédéral de mener une étude d’impact socio-économique et une étude d’impact environnemental avant de prendre des décisions dans ce dossier. Si l’IBPT a déjà réalisé une étude sur l’arrivée du quatrième opérateur, cette instance n’est pas suffisamment indépendante pour le Ministre : « elle est dans une logique de développement à tout va. Elle a toujours poussé pour que les normes d’émission soient rehaussées ».

Le Ministre dénonce également la vision consumériste du fédéral et plaide pour une consommation raisonnable. « Aujourd’hui, on dépasse le bon sens. Il y a des usages effrénés. Dans certaines familles, on voit les parents et les enfants – depuis leur plus jeune âge – passer leurs temps devant leurs tablettes y compris durant les repas. Tout le monde baigne dans un champ électromagnétique en permanence. Même la nuit, on laisse les smartphones allumés dans la chambre à coucher. Et ce alors qu’il y a tous ces questionnements sur l’impact des ondes sur la santé. Que fait-on du principe de précaution ? Aucun travail d’éducation n’est mené pour sensibiliser à un usage raisonné des nouvelles technologies. On a fait la même erreur il y a trente ans avec les sodas. On a poussé à la consommation. Aujourd’hui, on voit toutes les conséquences de cette politique et on mesure à quel point il est difficile de faire changer les habitudes. Si on ne fait rien, je vous garantis que dans dix ans, on aura un débat de société sur la manière de maîtriser l’usage de ces engins. Alors anticipons ! », conclut Didier Gosuin.

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