Salles de consommation à moindre risques : la question sera débattue
Salles de consommation à moindre risques : la question sera débattue
A Bruxelles, le nombre de consommateurs d’héroïne est estimé à plus de 4.100 personnes. Une part importante de la consommation se passe dans l’espace public : gare, parkings, rue, toilettes, entrées d’immeubles... En plus des problèmes avec les riverains, les conditions de consommation (insalubrité, saleté, manque d’hygiène, partage de seringue, etc.) exposent les usagers à des risques importants en matière de santé. Didier Gosuin : "Il faut avoir le courage d'aborder enfin cette problématique. La création de salles de consommation à moindre risque (SCMR) sera débattue dans le cadre du futur Plan Santé Bruxellois, notamment avec les représenants du secteur".
Pour ou contre? Les salles de consommation dites "à moindre risques" suscitent le débat. Au-delà des arguments, plusieurs études et recherches réalisées en Europe et en Belgique tendent à démontrer que les SCMR ne sont pas sans présenter un certain nombre d'avantages:
- elles augmentent le statut de santé des usagers ;
- elles diminuent les comportements à risques ;
- elles favorisent l’accès aux structures de soins ;
- elles diminuent les consommations publiques.
Les salles de consommation dites "à moindre risques" visent les usagers de drogue peu enclins à faire appel aux services sociaux et médicaux. Elles ont pour objectif de nouer un lien et d'apporter un soutien à des personnes qui ne demandent que très difficilement de l’aide. Elles offrent par ailleurs un environnement sécurisé et un encadrement médico-psycho-social qui permet de limiter les effets néfastes de la consommation.
Elles n’ont cependant pas pour vocation de résoudre les problèmes liés à l’usage de drogues. Elles n’interviennent pas dans les aspects criminalité, difficultés financières, interdiction de prise de drogue ou encore dans les facteurs sociaux. L’objectif est uniquement d’encadrer la prise de drogue pour plus de sécurité, tant pour l’usager que pour les autres personnes.
Didier Gosuin : "L’instauration d’un tel dispositif nécessite une politique de lutte contre les drogues et de santé publique intégrée et globale. A Bruxelles, j'ai voulu qu'une place particulière soit donnée à cette question dans le cadre de la préparation du Plan Santé Bruxellois. Cette question sera débattue en étroite collaboration avec tous les cabinets en charge de cette thématique et les représentants du secteur de la toxicomanie".