L’accès à la profession se modernise en Région bruxelloise

L’accès à la profession se modernise en Région bruxelloise

Avec la 6e réforme de l'État, la Région bruxelloise a hérité de l'accès à la profession. L’occasion de moderniser le processus via un projet-pilote qui prévoit de tester dès la prochaine rentrée les modalités d’un nouveau dispositif d’accès à la profession de coiffeur.

Que ce soit pour les métiers de la construction, de l’horeca, des soins de la personne ou de l’artisanat, l’accès à la profession à Bruxelles est aujourd’hui conditionné par la réussite de l’examen théorique du jury central. « Notre analyse du système d'accès à la profession hérité du fédéral a montré que cet examen ne permet pas d'évaluer les compétences techniques et entrepreneuriales », estime le Ministre de l’Économie, de l’Emploi et de la Formation professionnelle Didier Gosuin. Et pour cause, « cet examen relatif à des compétences techniques et manuelles hautement qualifiées est organisé via des questionnaires sur ordinateur ! » Une inadéquation aux exigences de ces professions.

Valoriser les compétences

Le métier de coiffeur a été identifié par Actiris comme l’une des 4 professions où la demande est la plus forte à Bruxelles. Il importe donc de mettre à la disposition du secteur un pool de candidat.es dont la compétence est certifiée et adaptable aux exigences des clients et besoins en innovation.

Dans cet objectif, la Région bruxelloise a - la première en Belgique ! – présenté un plan de mesures complet prévoyant une réorganisation des dispositifs d’accès à la profession. Un plan faisant partie du Small Business Act  adopté en juin 2016 et ayant fait l’objet d’une concertation avec les interlocuteurs sociaux et les secteurs concernés.

L’idée ? Remplacer examen théorique et jury central par un système de validation des compétences et de mises en situation qui valorisent les savoir-faire et les compétences des candidats. « Concrètement, les candidats qui ont une expérience, sont soumis à des contrôles techniques, pratiques, dans un salon de coiffure, entourés de professionnels ; ils sont côtés et jugés par des coiffeurs, et non plus par un ordinateur et par des théoriciens », poursuit le Ministre Gosuin.

Booster la validation des compétences

En passant par la validation des compétences, tout citoyen de plus de 18 ans n’ayant pas de diplôme peut faire reconnaître officiellement des compétences acquises par l’expérience et obtenir une réelle certification, valorisée sur le marché de l’emploi. Booster le recours à ce système est m’une des missions du Plan Formation 2020 que la Région bruxelloise a adopté à l'initiative du Ministre Gosuin qui vise notamment à délivrer 2.000 titres de compétence par an en 2020.

Outre le Consortium de Validation des compétences, Syntra Brussel et l’efp/sfpme sont également associés à cette innovation, en tant qu’opérateurs PME spécialisés dans les métiers de la coiffure via la formation en alternance renforcée à Bruxelles.

Sur la base des enseignements tirés de cette expérience, la voie du jury central sera donc fermée aux candidats coiffeurs au profit de la validation des compétences.

Réformer l’accès à la profession

Au travers de la mise en œuvre du Small Business Act, un projet de réforme global sera déposé au Gouvernement bruxellois à la rentrée prochaine.

En parallèle, nous travaillons sur l’élaboration d’un accord de coopération avec la Région wallonne dans le cadre de la transposition d’une directive européenne qui organise également cet accès à la profession pour les ressortissants européens. Quant à la Région flamande, elle compte supprimer tous les accès à la profession. « Cela signifie très concrètement, que demain, selon la vision flamande, une certification dans ces métiers n’aura plus aucun impact. Vous pourriez vous faire coiffer par une personne qui n’a jamais réellement appris le métier et prouvé qu’il le maîtrisait. Il s’agit d’une optique libérale, où la Flandre considère que ces métiers sont suffisamment couverts par d’autres règlementations (AFSCA, règlementation environnementale, protection des consommateurs, etc.) et que les entrepreneurs sont suffisamment adultes pour se former eux-mêmes », affirme le Ministre Gosuin.

L’ensemble des autres professions réglementées suivront cette voie inaugurée par la coiffure.