Exclusion des chômeurs : une mesure idéologique à dénoncer!

Exclusion des chômeurs : une mesure idéologique à dénoncer!

 

Depuis le 1er janvier 2015, les personnes qui perçoivent des allocations sur base de leurs études depuis 36 mois et plus ou celles qui n’ont pas suffisamment travaillé pour recevoir des allocations de chômage sont exclues du chômage. Les personnes exclues n’ont d’autre choix que de se tourner vers les CPAS pour pouvoir éventuellement bénéficier de revenu d’intégration sociale.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement bruxellois dénonce cette situation. 
Dès la mi-novembre 2014, le Ministre bruxellois de l’Emploi, Didier Gosuin, a interpellé le Ministre fédéral de l’Emploi, Kris Peeters, à plusieurs reprises, afin de demander la réorientation du mécanisme d’exclusion pour permettre à ceux qui sont dans une démarche positive de recherche d’emploi de ne pas être exclus. 

A l’heure actuelle, ils sont 3.319 Bruxellois à être exclus (voir infographie). 

L’exclusion impacte prioritairement un public déjà fortement fragilisé sur le marché de l’emploi : les femmes, ceux qui n’ont pas de diplôme, les personnes en âge d’être en charge d’une famille, … Cette exclusion, qui est une exclusion à l’aveugle, a donc entraîné dans la pauvreté plusieurs dizaine de familles bruxelloises. Les conséquences sociales sont réelles. 

Didier Gosuin : "Nous sommes, aujourd’hui, confrontés à une autre difficulté : intégrer sur le marché de l’emploi des personnes exclues et non identifiées car non réinscrites auprès d’Actiris. Comment aider des personnes que nous ne connaissons pas et qui ne bénéficient plus d’allocations ? Or, pour pouvoir bénéficier d’un dispositif d’aide à l’emploi, il faut percevoir une allocation sociale ou de chômage ou, à tout le moins, être inscrit comme chercheur d’emploi".

Actiris a, pour ce faire, informé les 3.319 Bruxellois exclus des allocations d’insertion de l’importance de se réinscrire auprès de l’Office Régional de l’Emploi afin de bénéficier des services de recherche d’emploi mais également de pouvoir accéder aux formations qualifiantes dispensées par Bruxelles Formation et ses partenaires. 

Le gouvernement de la Région bruxelloise va évidemment prendre des initiatives afin que les exclus puissent, dans la mesure du possible, bénéficier des plans d’embauche. Et donc, le cas échéant, supprimer la condition d’être chômeur complet indemnisé.


Toutefois, si les dispositifs transférés du fédéral dans le cadre de la 6e réforme font bien l’objet d’une analyse fine et d’une évaluation, leur modification s’inscrit dans un processus législatif qui prend du temps.  


Cette mesure d’exclusion s’apparente donc clairement à une mesure idéologique. 
Son utilité et son efficacité doivent être remises en cause vu leurs effets trompeurs : pas d’économie réelle mais un transfert de charge, un public-cible très peu touché voire pas du tout, une diminution artificielle du chômage, une mesure dont l’impact réel est difficilement mesurable.  

Didier Gosuin : « C'est une mesure qui permet au gouvernement fédéral de faire cocorico mais en attendant on a 1500 individus dans la nature que nous ne savons pas aider. »