20 pistes bruxelloises contre les emplois vacants

20 pistes bruxelloises contre les emplois vacants

La Belgique compte 140.000 emplois vacants, pour la plupart en Flandre. Le Premier ministre Charles Michel en a fait une priorité et la Région bruxelloise entend saisir la balle au bond, elle qui compte plus de 19.000 emplois vacants et 16% de chômeurs.

Pour faire face à la situation, le Ministre de l’Économie et de l’Emploi Didier Gosuin a envoyé au Fédéral un plan en 20 mesures dans le cadre de la concertation entre niveaux de pouvoir. Il s’agit de 20 propositions bruxelloises en vue de rencontrer un objectif ambitieux à moyen terme : « Faire mieux que la moyenne européenne dans les 5 ans »." Pour le Ministre, il faut mobiliser les secteurs public et privé pour améliorer les compétences des candidats à l’emploi au sein de l’entreprise.

Petit tour d’horizon non exhaustif des pistes avancées.

  1. Exonérations de cotisations patronales sur les primes accordées aux entreprises et apprentis

Compte tenu de l’éclatement des compétences, un accord interfédéral s’impose. Notamment pour exonérer les entreprises de cotisations patronales pour les stagiaires ou les apprentis (alternance) qui bénéficient de primes régionales. C’est au niveau fédéral que ça se décide. Et le coût budgétaire ? « Il sera faible, et largement compensé par les emplois pourvus », rétorque-le Ministre. La Région bruxelloise demande aussi que la formation en alternance et tous les dispositifs de formation en entreprise entrent dans le pacte d’investissement annoncé par le Fédéral. Bruxelles demande en outre que les entités fédérées accélèrent les équivalences de diplômes obtenus à l’étranger et renforcent les modalités de validation des compétences.

  1. Plus de mobilité

Pour résoudre les problèmes de pénurie, la Région bruxelloise propose de jouer sur la mobilité des travailleurs et la "fluidité des informations" relatives aux demandeurs d’emploi. Concrètement, il faudra inciter les entreprises à communiquer leurs offres d’emplois aux différents services publics concernés. La collaboration entre les services régionaux doit être améliorée dans le but de favoriser la mobilité interrégionale des travailleurs. Dans le même esprit, l’accord de coopération de 2005 concernant la mobilité des travailleurs signé par les 3 Régions doit être modernisé, estime encore Didier Gosuin.

  1. Monitoring

Pour le Gouvernement bruxellois, il est impératif qu’au niveau francophone, on assure un lien plus fort entre le monde de l’emploi et l’école. Et le Pacte d’excellence ? « Il ne répond pas à ce problème », tacle Didier Gosuin. En Flandre, chaque année, les données des étudiants sortant de l’enseignement sont croisées avec les données des administrations. Cela n’existe pas côté francophone. Le niveau fédéral doit, selon lui, organiser un monitoring constant des vacances d’emploi sur base de statistiques établies scientifiquement. Actuellement, les stats ne proviennent toujours que des déclarations accordées par les entreprises.

Alors que le groupe des 10 a été mobilisé par le Gouvernement fédéral sur cette question, la Région bruxelloise estime que les acteurs patronaux et syndicaux régionaux doivent être associés. À Bruxelles, les partenaires sociaux ont marqué leur accord sur les 20 mesures avancées. Côté patronal bruxellois on insiste sur la nécessité d’assurer un retour, aujourd’hui insuffisant, pour les entreprises qui déposent leurs offres d’emploi chez Actiris, précise Jan De Brabander (Beci), président du Conseil économique et social bruxellois. « Ce sera un chantier prioritaire pour Bruxelles », assure le Ministre de l’Économie et de l’Emploi.

Article à lire en pdf ou via le site web du journal L’Écho.