Le piétonnier passe douloureusement son premier grand oral
Le piétonnier passe douloureusement son premier grand oral
Après d’autres grandes villes européennes comme Bordeaux, Amsterdam, Gand… mais avant Paris, Bruxelles a créé son piétonnier. Lancé en grandes pompes par la Ville de Bruxelles avant les vacances d’été, le piétonnier est, à l'heure actuelle, au cœur de toutes les attentions. Aujourd’hui, il convient de poser une analyse fine de l’impact du piétonnier sur le développement des commerces.
Depuis son lancement, nous nous sommes beaucoup attardés sur les problèmes de mobilité engendrés par la mise en place du piétonnier, pourtant force est de constater que les boulevards du centre et les rues avoisinantes ont une forte activité commerciale. Pour connaître l’impact du piétonnier sur le développement commercial du centre-ville, Atrium vient de finaliser sa première évaluation.
Trois constats ressortent de cette étude :
- Une fréquentation du piétonnier volatile
Depuis la mise en test du piétonnier, on observe une volatilité généralisée des flux de piétons sur le Boulevard Anspach. Or, cette volatilité des flux est nuisible car synonyme d’imprévisibilité et d’impossibilité à anticiper tant pour les commerçants que pour les responsables politiques.
- Une unanimité pour le principe de piétonnier, pas pour sa gestion
Les enquêtes de satisfaction, réalisées par Atrium, démontrent qu’1 commerçant sur 2 et 7 clients sur 10 sont en faveur du concept de piétonnier. Par contre, c’est au niveau de la sécurité et de la propreté sur le piétonnier que l’insatisfaction est la plus importante chez les commerçants.
- Un impact sur la fréquentation des commerces
A la question de savoir si la mise en piétonnier des boulevards a influencé la fréquentation de leur point de vente, beaucoup de commerçants sont neutres (40,8%). Néanmoins, la balance penche vers un sentiment de diminution de la fréquentation tant dans le quartier (30,5%) que dans les commerces (42,1%). Seuls 12,4% des commerçants déclarent que le piétonnier a eu un impact positif sur leur fréquentation.
A la lumière de cette étude, le Ministre Didier Gosuin encourage la Ville de Bruxelles à considérer la situation actuelle comme une phase pilote.
« Que des crispations existent et se fassent entendre est naturel. La Ville a sans doute mis la charrue avant les bœufs pour le piétonnier. Mais maintenant, vu l’ampleur du projet, il est plus que temps d’avoir une vraie stratégie pour le piétonnier. Et cette étude a pour ambition de créer un premier dialogue. J’appelle donc la Ville de Bruxelles à collaborer avec Atrium pour bénéficier de son expertise et de son savoir-faire afin de trouver des solutions », explique Didier Gosuin