La Région bruxelloise finalise la reprise en main de la SRIB

La Région bruxelloise finalise la reprise en main de la SRIB

En lançant en octobre 2015, la rationalisation des missions et des structures économiques, le Gouvernement bruxellois a décidé la constitution d’un pôle de financement autour du groupe SRIB, finance.brussels.

Pour y parvenir, et toujours selon la méthode Gosuin, il a fallu analyser, évaluer et adapter. Dans ce cadre, une étude de la gouvernance, tant de la structuration du groupe que de ses filiales, et des produits offerts a été lancée. Objectif : évaluer l’efficacité et la pertinence des produits financiers disponibles au regard des besoins prioritaires des TPE et PME qui composent le tissu économique bruxellois.

Après le lancement d’un cahier spécial des charges, EY a été chargé de cette étude et a identifié 21 recommandations pour optimiser l’outil économique et surtout le doter d’une culture de réflexion stratégique. Parallèlement, le Gouvernement a approuvé en plus de ces 21 chantiers, la mise en place de 13 chantiers complémentaires pour élargir le champ d’actions de Finance.brussels.

Au total 34 chantiers issus tant des recommandations du rapport EY que des positions du Gouvernement bruxellois ont été lancées. Ceux-ci s’articulent autour de 7 axes : la stratégie, la gouvernance, la structure du groupe, les produits, les partenariats, la communication et les positions du Gouvernement. De quoi permettre une véritable remise en main régionale de cet organisme qui semblait fonctionner en vase clos.

Les salaires des futurs dirigeants rabotés

« 90% des dossiers ne passaient même plus au CA de la SRIB mais dans ses filiales », déplore Didier Gosuin, Ministre bruxellois de l’Économie, qui a souhaité remettre un peu de transparence dans le fonctionnement de la SRIB. L’an dernier, le principe d’un comité stratégique associant des observateurs extérieurs était adopté. Sa mission sera de contrôler si la SRIB opère dans le respect des demandes de la Région et en accord avec les besoins du tissu économique bruxellois. Les commissaires de gouvernement seront, à l’avenir, présents au comité de rémunération de la SRIB, ajoute le ministre. « Avant, c’était de l’entre-soi. »

Le rapport d’audit souligne le manque de transparence quant à la rémunération des dirigeants de la SRIB et une gouvernance qui "manque de formalisation". Entre autres réductions décidées à la suite de l’audit, les jetons de présence des administrateurs seront limités à 120 euros. Les prochains patrons de la SRIB ne gagneront plus que 127.000 euros bruts hors avantages et ancienneté. Un chasseur de têtes a été mandaté pour le remplacement de Serge Vilain, actuel patron de la SRIB, qui a déjà dépassé l’âge de la retraite. Les deux autres directeurs sont sous contrat et ne seront pas délogés avant la fin de leur mandat ou de leur carrière.

Mais le plus gros chantier qu’il reste à mener d’ici la fin de l’année demeure la réorganisation des structures et filiales de la SRIB en 3 pôles. Ceux-ci doivent prendre le pas sur les 8 entités distinctes qui coexistent aujourd’hui. Brustart (start-ups), Brusoc/Brupart (TPE) et le Fonds bruxellois de garantie vivraient chacun sous la coupole de la SRIB. Brinfin, la filiale qui s’occupait principalement de la dette des 19 communes sera intégrée à l’Agence régionale de la dette.

La SRIB devra donc nouer des collaborations avec hub.brussels, qui rassemble les outils publics d’accompagnement des entreprises. À l’avenir, hub.brussels devrait envoyer des administrateurs à la SRIB, annonce encore Didier Gosuin. « Il faut dynamiser la politique d’investissement de la SRIB, et pour cela, il fallait un coup de pied dans la fourmilière, martèle le ministre. Un recours plus systématique aux services de la future agence pour l’accompagnement des entreprises financées par le groupe SRIB/finances.brussels permettrait de diminuer les risques pour la SRIB. »

Une culture de l’évaluation

Chacun de ces pôles sera, outre leurs missions de base, traversé par 4 champs d’actions prioritaires : le soutien à l’économie sociale, l’économie circulaire, l’audiovisuel et l’innovation. Dans ces diverses matières, des fonds ont été constitués sur la cassette de la Région bruxelloise. « Nous donnons des moyens, il faut que nous nous assurions de la pertinence de leur utilisation et que la SRIB ne thésaurise pas outre mesure ces moyens », décrète Didier Gosuin.

Plus globalement, le ministre entend insuffler un peu plus d’évaluation des politiques menées par la SRIB. « En Région bruxelloise, on est toujours dans l’autosatisfaction. À chaque rapport annuel, tout va toujours très bien. Ce n’est pas normal. »

 

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