L'Etat n'est pas contre les religions, l'Etat n'a pas de religion

L'Etat n'est pas contre les religions, l'Etat n'a pas de religion

 

J’ai été interpellé par la presse suite au jugement annulant une disposition du règlement de travail d’Actiris. L’article concerné interdisait le port de signe convictionnel au sein de l’organisme. 

De toute ma vie politique, je n’ai jamais stigmatisé l’une ou l’autre population, religion, communauté…  Mais force est de constater une recrudescence des actes d’islamophobie, d’antisémitisme, de xénophobie, de racisme, de haine dans notre société. Oui, je le réaffirme, le port de signes convictionnels est l’objet de tensions dû à la montée des radicalismes de tout genre. 

Notre idéal de vivre-ensemble se dégrade. La cohésion sociale de notre Région se détériore. Les amalgames et confusions de tout type se développent. Nous vivons dans une société de plus en plus fragmentée et ghettoïsée où les extrémismes s’amplifient. Soyons honnêtes, cela se traduit par une montée du cléricalisme, des intégrismes, du racisme et de l’influence de lobbys radicaux.  

D’aucuns occulteront cette montée des radicalismes. Je respecte leur analyse. Dès lors, respectez la mienne ! 

Pour moi, la religion est une affaire privée et il est sain pour une société de garantir dans la fonction publique, un principe qui relègue la religion dans la sphère privée. 

C’est pourquoi, il est temps de relancer le débat sur la laïcité politique de l’Etat, seul concept protégeant les citoyens de toute mainmise religieuse, de la montée du cléricalisme et de la pression des extrémismes.  

L’Etat n’est pas contre les religions, l’Etat n’a pas de religion. Il en est de même pour les personnes qui servent l’Etat et ses institutions, lorsqu’ils les servent. C’est pourquoi, le concept de laïcité politique est un facteur de progrès, d’émancipation et de liberté, et il doit être consacré dans la Constitution belge. 

Aujourd’hui, le principe constitutionnel consacrant la neutralité est flou et installe une zone grise ne permettant pas de se lever contre les risques du cléricalisme, d’une montée de la mainmise du fait religieux et des racismes de tout type. En appliquant le principe de laïcité politique, nous éliminerons toute ambiguïté et protègerons tous les citoyens d’une pression de plus en plus forte. 

La laïcité politique permet, en plus de consacrer une égalité de toutes les croyances et opinions philosophiques, de donner à l’Etat les outils pour bloquer toute tentative cléricale d’interférer dans la sphère réservée à l’autorité publique. C’est essentiel car sans autorité de l’Etat et de clarté dans le principe constitutionnel, il n’y a plus d’Etat de droit, pouvant être ainsi soumis aux chantages les plus radicaux.  

Bruxelles, région multiculturelle, représente une belle opportunité de mettre en œuvre un vivre-ensemble fort où l’ensemble des citoyens se réunirait autour du plus grand dénominateur commun de valeurs. Pour ce faire, il est essentiel de reléguer la religion à la sphère privée, vision partagée par de nombreux citoyens de toutes confession religieuse ou philosophique.   

Soyez-en certain, mon unique but est bien de protéger les citoyens, tous les citoyens, peu importe leur sexe, leurs origines ou leur religion. C’est mon devoir d’élu du peuple.